CLUPP-Frioul

2 communiqués de presse

des Conseillers des usagers




Premier communiqué :


Accès des plaisanciers au port où ils ont un AOT
(Suite à la délibération du Conseil de la Communauté Urbaine du 26 MARS 2007, portant les tarifs à 8 euros.)


La fameuse réduction de 20% qui « bénéficie » aux plaisanciers du Frioul…
20% de quoi, assis sur quels motifs, au profit de qui  ?

-20% du tarif des grands ports de Marseille. Le Frioul entrait dans une catégorie tarifaire instaurée arbitrairement par la Ville pour les « grands ports de Marseille »  (Vieux-Port, pointe Rouge, Frioul) ; Dans ce cadre, le Frioul faisait l’objet d’une décôte tarifaire de 20%.
En fait, l’unité des tarifs des grands ports était contraire à la loi, qui impose l’équilibre et la transparence budgétaire pour chaque port individuellement.
De plus, la réorganisation des 34 ports de la CUM, au moins pour la partie qui reste en gestion directe, va poser problème. On se doute que la CUM souhaite un contrat unique d’amodiataire, avec un tarif unique et un règlement unique. C’est toujours contraire à la loi, et difficile sur le plan pratique : les ports sont très différents, et quid de l’harmonisation tarifaire avec les DSP au privé? les exploitants en DSP, différents pour chaque port, ne peuvent pas mutualiser les écarts comme la CUM.
Donc au delà du bon sens, on est en droit de réclamer, par voie administrative éventuellement, l’individualisation y compris comptable de chaque port. La réduction de 20% n’aura alors plus de sens, chaque port devant équilibrer ses comptes.

- assis sur quels motifs ? Alain MEYNARD est à l’origine de ce statut quand il était conseiller portuaire, négocié avec Mr GIRAUD, élu municipal délégué aux Conseils Portuaires. D’après lui, ce tarif était assis sur les particularités du Frioul en termes d’une part de difficulté d’accès, vu l’impossibilité de s’y rendre à tout moment par ses propres moyens comme les autres ports, d’y amener des matériaux, équipements, etc, pour l’entretien des navires, d’aller vérifier ses amarres en cas de coup de vent, mais aussi du fait que le port est très exposé, pas du tout défendu du vent d’Est, mal équipé par rapport aux autres grands ports, et que les bateaux y souffrent beaucoup, entrainant un coût d’entretien très supérieur aux ports de ville. Le tarif des navettes n’entrait pas en ligne de compte dans cette affaire.

-au profit de qui ? Seuls les propriétaires de navire bénéficiaires de l’AOT étaient concernés, cet AOT étant attaché au bénéficiaire et pas au navire (logique fiscale d’avoir un payeur à poursuivre).
Cela ne concernait donc en aucune manière le tarif de transport que ledit propriétaire ou d’éventuels ayant-droits ont payé, payent, peuvent réclamer ou obtenir.

-Et encore… Dans le cadre des difficultés des plaisanciers du Frioul, Mr Giraud avait également promis un quai dans le vieux port réservé gratuitement aux plaisanciers du Frioul, afin de leur permettre les opérations de chargement et déchargement, de réparations et d’approvisionnement. Cet engagement n’a jamais été tenu.
Quand la ville a acquis le petit chantier naval qui jouxte la capitainerie du Vieux Port, Mr GIRAUD a déclaré : « nous allons enfin pouvoir installer les plaisanciers du Frioul ». Moins de trois mois plus tard, le chantier en question était concédé aux clubs de plongée…
Les plaisanciers du Frioul ont toujours autant de difficultés quand ils doivent accoster au Vieux Port.



Evolution récente de l’accès au port pour les plaisanciers.
Quand le nouveau système de navettes s’est mis en place avec la DSP, le service des ports délivrait des cartes de résidents aux seuls propriétaires de navire bénéficiaires d’AOT, et identifiés comme tels dans leurs registres. Très vite, la CUM  a chargé le service des ports de gerer par extension les cartes de résidents à terre (propriétaires, commerçants, etc), et celui-ci a alors émis aussi des cartes au profit des ayants-droits des plaisanciers titulaires d’un AOT, selon des critères assez confus.
En d’autres termes, tous les résidents de l’ile, propriétaires de navires, d’appartements, de commerces, ou travaillants dans l’ile, et leurs ayants-droits, ont bénéficié d’un tarif particulier avec la mise en place de la DSP. Finalement, seuls les touristes et les visiteurs occasionnels payaient le plein tarif.
Bien qu’encore fort cher, compte-tenu de la continuité territoriale du 7e arrondissement de Marseille, aligner tous les ayants-droits sur un tarif préférentiel était la moindre des choses.

Rien ne justifie donc de racketter spécialement aujourd’hui les plaisanciers, sous prétexte que le respect de la loi obtenu par les résidents terrestres au tribunal coûte à la CUM, et qu’elle doit équilibrer son budget.
Les plaisanciers du Frioul ne sont pas là pour combler les insuffisances financières de la CUM. Ce sont des ayant-droits comme les autres, et ils entendent désormais le faire respecter.
La majorité d’entre-eux (ceux qui ne sont pas également résidents à terre dans l’ile) ont obtenu une place au Frioul parce que les autres ports urbains sont saturés, et qu’ils n’ont pas les relations qui permettent les passe-droits (l’analyse des CSP comparées des ports de Marseille le prouve). Ils n’ont pas choisi d’être au Frioul, c’est la seule possibilité qu’ils ont eu. Cela leur crée d’énormes difficultés pour entretenir leur bateau et s’en servir, qu’ils n’ont eu d’autre choix que d’accepter.
Ils n’ont pas l’intention de se laisser racketter sans broncher, ce ne sont pas des propriétaires de yachts rutilants, mais des marseillais comme les autres. Certains marseillais ont deux voitures ou un cabanon, eux ont choisi d’avoir un bateau, généralement vieux et entretenu par eux-mêmes. Les quais du Frioul montrent bien qu’on est pas à Cannes, pour le look des bateaux comme pour celui des équipages ou du Club Nautique, sans parler de la Capitainerie et des sanitaires.

Les 607 plaisanciers permanents annoncés par la CUM ont saisi les conseillers portuaires du Frioul représentants les usagers. Dans un premier temps, suite à une réunion en urgence le 31 Mars, ils vont interpeller officiellement les élus concernés, afin qu’il soit mis fin sans délai à ce scandale.
A défaut d’être entendus à temps, un recours en annulation au Tribunal Administratif sera introduit.

Les Conseillers Portuaires représentants des usagers
(communiqué de presse – 2 Avril 2007)




Deuxième communiqué :

Comment les plaisanciers du Frioul envisagent-ils l’accès à leur port d’attache?



D’abord, ils l’envisagent en étant en conformité stricte avec la loi.
Sur ce point, le chemin à faire faire à la CUM s’avère long et ardu. Cela fait de nombreuses années que les conseillers portuaires des plaisanciers tentent de convaincre l’autorité de tutelle de respecter la loi en ce qui concerne la gestion du port.
Un petit pas a été fait avec la création d’un Conseil Portuaire spécifique au Frioul. Il est maintenant possible, pour autant que la CUM convoque les Conseils en question, de débattre valablement des difficultés du port et de ses tarifs. Et peut-être de respecter un peu plus la loi.

La Loi
Le port a été créé, comme tous les ports de France, par un contrat de concession entre l’Etat et la Commune, sous la mairie Defferre-Vigouroux. Les ports en effet ne sont pas territoire communal, mais Domaine Public propriété de l’Etat, qui les concèdent à qui il veut, selon les conditions qu’il veut, sur la base d’un contrat de concession conforme aux règles que le Ministère des Finances, gestionnaire du Domaine Public, imposent.
Le concessionnaire, ville de Marseille puis transfert à la CUM, doit respecter tous les éléments de ce contrat, assorti d’un cahier des charges-type annexé. En contrepartie, il verse à l’Etat une redevance globale d’occupation du plan d’eau, qui est une recette fiscale de l’Etat pour la concession.
Cette redevance, ainsi que les tarifs et services, sont minutieusement définis par le Ministère des Finances, en fonction des avantages et inconvénients de chaque port, selon une grille de notation unique pour tous les ports de France.
Nul doute que l’isolement insulaire du Frioul, avec sa protection illusoire et ses équipements jamais terminés en fasse un port mal noté, peu couteux pour le concessionnaire. En effet, sans transport, il n’y a pas de port. On n’imagine pas de mettre des bateaux dans une ile sans assurer la desserte pour s’y rendre.
La desserte est donc une condition obligatoire pour exploiter le port, et il n’est pas concevable que cela ne soit pas porté dans le contrat de concession.

Le même Ministère des Finances impose l’équilibre budgétaire de chaque port pris individuellement ; cela signifie qu’il est interdit au concessionnaire, même à une commune, de faire des bénéfices sur le port. Normal, c’est le Domaine Public, il appartient à tous les français, aucune personne, même morale, ne peut en faire un fond de commerce personnel.

Les pratiques marseillaises
Mais dans l’opacité et la confusion du « compte annexe des ports » présenté par la CUM, il est impossible de savoir ce que coûte et ce que rapporte le port du Frioul, afin d’être en équilibre budgétaire comme le prévoit la loi. Il semble même que le compte des ports présenté soit largement bénéficiaire, ce qui n’empêche pas la CUM  d’imposer une augmentation de principe chaque année, malgré le vote négatif des conseillers, et les services techniques de nous répondre qu’ils n’ont plus d’argent, quand on leur demande la moindre réparation urgente.

Depuis la mort de Gaston Defferre, « l’inventeur » du Frioul et dernier marin assis dans le fauteuil du premier magistrat de la Commune, il semble que les élus locaux ne voient les ports et la plaisance que comme une vache à lait, une source de revenus inépuisable à dilapider ailleurs. Ils rêvent de ports marseillais comparables à Cannes, et les conseillers portuaires ne comptent plus les bureaux d’études mandatés par la ville qui leur parlent de « grande plaisance », de  « yachts de plus de 17mètres », et autres fariboles de luxe jamais vues à Marseille, pendant que FR3 diffuse régulièrement les images d’un élu responsable des ports qui parle de défendre « la petite plaisance marseillaise ».
De qui se moque-t-on ?

Les plaisanciers du Frioul ont été durement touchés par la fiscalité du Gouvernement Raffarin, et de son ministre des finances Sarkozy. Rappelez-vous cette modification de la taxe de navigation, qui a rétabli une lourde taxation pour tous les vieux bateaux de plus de 7 mètres. Le Frioul est un port de plaisanciers pauvres, ou la flotte compte très peu de bateaux de moins de 20 ans. Les navires dont la vétusté justifiait l’éxonération de la taxe se sont vus de nouveau taxés chaque année. Lourd tribut pour le Frioul.
Evidemment, ce pactole va directement dans la fiscalité nationale, la CUM n’en a pas vu la couleur. C’est peut-être pourquoi elle se croit autorisée à se servir aussi, à travers des tarifs portuaires en excédent de budget, et maintenant une augmentation de 60% des tarifs de transport…
Quand à l’avis des 607 plaisanciers permanents que la CUM annonce, et que le Code des Ports fait obligation de consulter, La CUM s’en fiche. Mr Muselier, rapporteur de la Commission, n’a pas jugé bon de respecter cette disposition l égale, encore moins de demander leur avis aux intéressés.
Il se permet même d’invoquer la décôte de 20% sur les amodiations du Frioul pour se justifier, alors que cela ne concerne en rien les transports, ni la commission Transports, mais seulement la commission Ports et Aéroports, pour des raisons qui n’ont rien à voir avec les navettes.

Non, cette fois-ci les plaisanciers du Frioul ne se laisseront pas faire, ça chauffe sur les pontons. Non seulement ils veulent l’abrogation immédiate de cette augmentation scélérate et illégale, mais ils entendent, une bonne fois pour toute, intégrer le problème incontournable de la desserte dans leur contrat d’amodiation. L’équation est simple : pas de navettes, pas de port. Pas de port, pas de plaisanciers. C’est un tout indissociable.
Si la CUM ne veut pas le comprendre, le Tribunal Administratif s’en chargera.
Contrairement aux marseillais sinistrés par la vente à la découpe de l’immobilier, la petite plaisance marseillaise a encore des cartes pour se défendre devant les tribunaux. Rappelons qu’un précédent procès a déjà vu la condamnation de la ville il y a quelques années, et les plaisanciers, bons princes, lui ont fait crédit pour rembourser.
Dans l’ile, tout le monde cotise pour les avocats.

Les Conseillers Portuaires représentants des usagers
(communiqué de presse – 2 Avril 2007)




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